samedi 20 avril 2013

De l'influence des choucas sur la saveur du thé, mais aussi un début de week-end indicible

Il y a quelques temps, la cuisinière et la hotte ont été remplacées mais depuis, les odeurs de cuisine stagnaient dans mon salon bleu-thé. Même si cela sentait bon, je ne voulais pas qu’elles m’empêchent de humer les parfums subtils de ma drogue.
Il y avait donc un problème au niveau de la cheminée.
 Voilà ce que les techniciens en ont retiré… Les restes des nids de choucas des 3 dernières années ! Il a donc fallu choisir: cuisine ou nids...  il n’y aura malheureusement plus de choucas, dommage.
J’infuse à nouveau ce Bai Mu Dan griffé Terre de Chine et seules les très subtiles saveurs et le parfum délicat apparaissent. Mais ici, un petit accident : en voulant ouvrir la fenêtre pour immortaliser un ciel magnifique, je laisse tomber mon appareil photos. D’habitude, j’enroule toujours la jugulaire autour de mon poignet mais distraction sans doute… J’ai tout de suite voulu prendre la photo du ciel, mais le cache protégeant l’obturateur a refusé de s’ouvrir. J’avais beaucoup de choses à faire, je ne voulais pas m’énerver, j’ai laissé l’appareil, ce qui ne m’a évidemment pas empêchée de savourer des thés entre 2 tâches n’nécessaires mais pas très excitantes.
Ce matin, j’ai eu envie d’un Houjicha de chez Tamayura Infusé à chaud mais aussi à froid, il accompagnera le repas de midi.
En allant à la place de mon village, je tombe en arrêt sur cette surprenante enseigne et surtout le logo.
Je suis bien à l’avance, je décide d’y entrer : un tearoom ici...
Je parcours la carte des boissons mais seules les 2 dernières lignes me parlent : Teekannetje (verschillende sorten in theedoos) que l’on peut traduire par petite théière (différentes sortes de thé en sachet) et verse muntthee = thé à la menthe fraîche.
Je devais être  soit très naïve soit très optimiste mais je ne m’attendais pas du tout à tomber de si haut.
Tant pis, j’assume mais je choisis le ce qui me paraît le plus supportable, de l’églantier, "a moment to relax", accompagné de lait, de sucre, d’un petit morceau de cake maison et de chocolat. Si l’accueil est très souriant, la jeune serveuse charmante, la carte très fournie en petite restauration salée et sucrée, le lieu, ouvert depuis mercredi, est bruyant, très fonctionnel mais sans âme, dommage même si je crois que cela peut être un endroit sympathique pour casser une graine, quasi tout est fait maison. Retour à la maison, et un verre de Houjicha en attendant mon invitée de marque.
Je commence à m’inquiéter, Sabine n’est toujours pas arrivée, pour tromper l’attente, un autre verre au soleil sur la terrasse de la cuisine et un peu de lecture. A 1h20, toujours pas de Sabine, mon mari propose de commencer le repas.
Un petit mot sur le dessert : 2 glaces, l’une au Matcha, presque "banal", et l’autre un essai : Aigle noir,  du Cha-Hû-Thé un Pu Er aromatisé aux fruits rouges entre autres, très belle réussite d’après Xavier, je n’ai pu l’apprécier, je suis trop stressée. Et un coulis de fraises (belges) fait maison. Et toujours pas de Sabine, je commence à être réellement inquiète. Ma chère Fanou vient nous chercher, j’ai dû aller chez l’ophtalmo et pas question de conduire pour le moment.
Direction Louvain-la Neuve, dans un lieu mythique… Je suis rassurée par Jing, Sabine vient de l’appeler, elle va arriver.
En attendant, elle me raconte en quelques mots son séjour à Taiwan. Dans ce lieu magique qu’habite son Maître de Thé, LE paradis, elle rayonne en en parlant, un vrai bonheur de l’écouter, raisonne encore en moi une de ses phrases décrivant l’esprit qui anime ceux qui fréquente ce lieu : "Cœur à cœur comme l’enfant qui vient de naître, sans masque". Merci chère Jing de partager cela, j’ai été encore plus touchée que les fois précédentes, ce qui n’est pas peu dire.
Elle me montre aussi ces 2 merveilles,
elles ne sont malheureusement pas pour moi… cette fois-ci, mais ce n’est que partie remise !  
La voilà, celle qui m’a fait trembler, Sabine m’avait envoyé un mail ce matin pour me prévenir d’un changement de programme, sauf que je n’ai pas regardé mes mails ce matin. Ce que nous avons vécu pendant près de 4 heures est indicible.
Entièrement dans l’instant,
concentration intense.
Emotions gustatives.
Et pas que...
Mi Xiang Oolong.
Il est loin d’avoir tout donné encore, je l’infuserai à nouveau demain soir après une autre journée qui sera également flamboyante parce qu’évidemment avec sa générosité naturelle Jing me l’a offert. Il y en eut 5 autres mais je vais arrêter ici pour ce soir, trop d’émotions impossibles à traduire sans les appauvrir, sans trahir ces moments tellement forts, tellement à la fois hors du temps et entièrement dans l’instant. Ravie de t’avoir revue chère Sabine et dans ce lieu entièrement consacré  l’esprit du thé. Quant à toi Jing, je n’ai pas de mots pour te dire ma reconnaissance, chacune de nos rencontres est un tel enrichissement, tu ne transmets pas un savoir mais ce que tu es et vis intensément et cela rejaillit sur moi de manière telle que je me sens différente à chaque fois. Comme tu l’as si joliment dit, le thé est un très bon capteur, il reflète notre personnalité. Ta belle âme a enrichi la nôtre cet après-midi. MERCI. 

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