lundi 17 novembre 2014

Rétrolfactions – Souvenirs, proches et plus lointains - Émotions - Nostalgie

Me voilà déjà de retour après cette escapade parisienne encore très présente en moi et pour longtemps. J'aurais aimé envoyer le compte-rendu au fur et à mesure mais la connexion se coupait sans arrêt, j'y ai renoncé, ce sera fait aujourd'hui, comme une intense rétrolfaction de ces moments hors du temps, gravés à jamais dans mon cœur. Mais pour commencer, mes rituels:
admirer le ciel,
choisir mon premier thé, un Temi dont je reparlerai très vite,
l'infuser dans une théière aux couleurs de l'automne à laquelle je tiens particulièrement: c'est un des cadeaux de mes étudiants cuvée 2000, exceptionnelle, sans doute la meilleure année de ma carrière, dont je garde un souvenir très fort, 14 ans déjà mais je me souviens encore du nom de chacun... Le temps de me remémorer tous ces moments et la théière est vide.
Un dernier regard vers le ciel, et en route pour d'autres souvenirs: Paris, jour I
"L'aventure commence à l'aurore"... En fredonnant cela dans le taxi qui m'a conduite à la gare du Midi, je ne pensais pas si bien dire. Je n'étais pas encore bien réveillée après une nuit agitée, je m'imaginais déjà à Paris, et c'est à la gare que je me suis aperçue que j'avais chaussé les sabots que je mets pour arpenter les allées du jardin! Mais tant que ce n'est pas mon portefeuille ou mes billets de train... Distraite, je fus, distraite je suis et distraite le serai à vie. Je ne savais pas à ce moment que je n'étais pas la seule! Et d'abord, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas vu passer le temps, je me suis endormie dans le Thalys. Je me suis réveillée quand une voix tonitruante a annoncé la fin du trajet. Mon compagnon de voyage m'a alors gentiment dit "dommage qu'il ne va pas à Marseille, vous auriez pu prolonger vos beaux rêves". Il parait que je souriais sans arrêt... Reposée donc j'arrive à mon hôtel, je donne mon nom pour que le réceptionniste m'indique le n° de ma chambre mais l'impensable se prduit: "Madame, nous n'avons pas de réservation à votre nom", comme ce n'est pas moi qui ai réservé, je donne mon nom de femme mariée, même réponse! Je lui tends alors la preuve écrite, il part d'un grand éclat de rire, pourtant il n'avait pas bu sauf du café! Il me tend alors la feuille imprimée en me demandant si je ne voyais rien… Si, ma réservation pour les 3 nuits, j’étais un peu énervée par ce que je croyais être un humour très spécial quand il me dit  : "regardez mieux les dates"
Et j’ai enfin compris la raison de son irrépressible hilarité  ! C’est ma chère Fanou qui s’est occupée des réservations, je savais déjà qu’elle est en avance sur son temps mais alors là, à moins qu’elle ne soit aussi distraite que moi… Il faudra que nous éclaircissions ce point à mon retour  ! Nous avons déjà un autre point en commun, le sens de l’orientation (= message codé)… Heureusement, il restait 2 chambres… dans l’hôtel d’à côté, même propriétaire. A peine le temps d’y déposer mes bagages et me voilà en route pour le Musée Cernuschi, tout à côté du Parc Monceau.
Il ne fait pas très chaud mais une belle lumière donne à la nature des couleurs d’automne joyeuse.
Promenade d’une rêveuse solitaire dans cette belle nature,
dans ses souvenirs scolaires aussi.
Il est temps que je découvre le Japon au fil des saisons, je repasserai par le parc après ma visite. Je suis toujours aussi émue en pénétrant dans ce lieu, je me rappelle l’émotion esthétique intense ressentie lors de l’exposition sur les chawan, j'en ai déjà parlé à plusieurs reprises… J’espère que les kakemonos me parleront autant. Et je n’ai pas été déçue…
A côté de minutieuses peintures de fleurs (très beaucoup), de fruits (parfois),
oiseaux (beaucoup),
je suis tombée en amour
sur ceux qui évoquent la lune…
Les mêmes fortes émotions esthétiques.
Je me contenterai ici
de peu si pas de commentaires mais j’ai acheté le guide qui est bien plus qu’un catalogue pour comprendre dans les détails les subtilités de cet art délicat.
J’ai aussi acheté un livre pour mon Petit Dragon d’eau, l’histoire d’un Dragon de Feu, vivement que je puisse la lui raconter!
En sortant, nouvelle flânerie dans ce parc que j’aime.
Deux classes de maternelles jouent joyeusement non loin de cette allée. En les observant, j’imagine Camille, Madeleine, Sophie et toute la bande d’alors, jouer au cerceau, à cache-cache, à la balle ou à colin Maillard… Il fait très doux, je sens l’énergie forte de ces arbres centenaires, j’ai envie de profiter de ces moments de ressourcement, je change donc mon programme et pourtant je n’ai pas encore bu une seule goutte de thé… Je n’en manquerai pas dans les heures et les jours qui viennent.
En voyant ce carrousel d’un autre temps, je me projette dans l’avenir, celui où un petit Dragon vivra dans le pays de son papa et découvrira le plaisir d’avoir la tête qui tourne.
Par contre, ce plaisir-là, il ne le connaîtra pas. Cet interdit n’existait pas quand j’étais petite fille, alors mon bonheur était d’aller au parc Josaphat avec ma chère Grand-Mère et de donner à manger aux canards et autres volatiles. Par contre, une chose m’a choquée, la possibilité de se connecter au Wifi dans ce lieu, mais je suppose que je dois être trop vieille pour comprendre, comme m’a dit un jour mon impertinente filleule  (que j'aime quand même...): Marraine, tu commences à dater, et cela ne datait pas d’hier  ! Les heures passent, je commence à tourner de l'œil je suis à jeun depuis hier mais je sais où je vais aller me sustenter, chez Mamie Gâteaux.
Une carte rédigée sur du papier d'écolier. Christine, une charmante dame vient prendre ma commande mais malgré l'heure, il est toujours possible de manger salé, il reste un crumble aux légumes, un vrai délice.
Je passe maintenant à l'essentiel en choisissant Le mélange de Mamie, les thés sont griffés Dammann
et de délicieux scones. J’ai été heureusement surprise par ce mélange très équilibré, si j’avais été séduite par l’écrin de la place des Vosges, je l’avais été beaaucoup moins par leurs thés.
Et j'observe avec plaisir tout ce qui m'entoure, si c'était un peu bruyant à mon arrivée, tout devient plus calme à l'heure du thé. Mais c'est surtout l'atmosphère qui se dégage de ce lieu “nostalgique de nos grands-mères” comme l'a si joliment écrit Hervé le propriétaire de cet endroit qui me reverra certainement.
Etape suivante, un incontournable, L’Essence du Thé
dont j’admire au passage la sobre décoration comme une invitation à découvrir le Pu Er autrement.
Une incroyable exposition photos,
il faut aller admirer ce travail d’artiste, je ne suis pas parvenue à photographier ces chefs-d’œuvre qui ont provoqué en moi une forte émotion esthétique, j'aurais aimé rencontré cet artiste qui a vu autrement, et avec quelle sensibilité, les feuilles de ce Pu Er et a réussi à en rendre la force .
Je me suis donc contentée de cela, mais il faut voir ces Feuilles en grand, en les voyant de loin, deux du moins, on aurait dit de la dentelle et j'ai pensé que les dentelières de Bruges auraient apprécié ! De près par contre, on les voit en relief. Ah si elles n'étaient pas si grandes, j'aurais craqué!
Pour prolonger l’émotion ressentie à l’exposition, je savoure Au fil des saisons ce thé créé pour l’occasion.
Comme chaque fois, je papote avec Aurore pendant qu’elle me prépare une gâterie glacée
Glace aau Milky oolong et sorbet au thé Rouge baiser. J’ai adoré le sorbet, un peu moins la glace, trop sucrée et trop riche en crème (de lait…)
En attendant LA rencontre du jour, improbable qui me fait penser à saint Nicolas avant l’heure tant je suis impatiente, je découvre cette mine d’or, l’attente paraîtra moins longue…
Olivier Scala himself. Il me propose de partager un Oolong de Taiwan, assez fortement torréfié
dont les grandes feuilles brun foncé donnent une indication sur leur âge, c’est un thé de garde. Nous sommes ravis de nous revoir, moi surtout !
 La chaleur de nos échanges n’a d’égal que celle de ce breuvage.
Nous parlons de tout mais pas de rien (évidemment), évocation de notre première rencontre, des autres dont celles à la Chambre du Commerce. Mais aussi du monde du thé, si complexe, pas toujours aussi pur qu’on le souhaiterait, et aussi de sujets plus personnels qui font de cette rencontre des instants d’éternité.
Ce thé d’excellence supporte une deuxième infusion,
servie de main de maître…
Je vais pouvoir bientôt prolonger le bonheur et la magie de cette rencontre, MERCI cher Olivier de m’avoir consacré ces moments si précieux pour moi malgré ce temps si précieux qui t’est compté !
Un dernier regard à ces belles que je retrouverai bientôt… douce nostalgie en perspective. C’est sur ces instants magiques, pleins d’émotions que je termine cette journée qui n’en a pas manqué. Que me réserve demain ? Que du bonheur certainement ! C'est ici aussi que se termine ce premier billet, à tantôt.

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