dimanche 21 juin 2015

21 juin, jour le plus long de l'année !


Aujourd'hui, c'est le premier jour de l'été...
Il a dû se mettre au diapason des chemins de fer : sur papier les heures sont précises mais, preuve que le papier se laisse faire, dans les faits la ponctualité n'y est pas ! 
Par contre, les Feuilles sont toujours au rendez-vous : dans l'écrin repose du
 
 
Yunnan Shen Xian, Collines d'Or griffé George Cannon qui vont bientôt me réchauffer, et pas que le corps.
Ce jour célèbre aussi la fête de la musique, à commencer par ces sonorités de là-bas qui s'harmonisent si bien avec l'infusion qui se prépare. 
Les thés du Yunnan sont mes thés rouges préférés, j'aime leurs notes variées : boisées, de cuir animal, parfois même de tabac de la Semois, qui rappellent en plus doux celles de certains
Pu Er. Il a aussi une saveur corsée qui en fait un thé idéal en début de matinée, il a pour moi les propriétés du café, il donne du tonus mais avec une notable différence, il n'énerve pas, ne l'a-t-on pas surnommé Le thé des chirurgiens ? Et déjà rien qu'en regardant sa belle couleur ambrée, je sais que ce sera un thé chaleureux. 
Deuxième CD de cette musique du monde, des voix chaudes chantent leur pays. 
Tandis que les Feuilles me réchauffent l'âme. 
Les mots aussi ont leur musicalité, celle d'Olivier Scala quand il parle de ce thé avec tant de poésie, les feuilles sèches d'abord : 
"Un nez tout en retenue pour cette récolte fine aus feuilles longues, noires et dorées. On y perçoit, encore camouflées, des notes brutes et animales de cuir et de laine, enrobées par la douceur du miel" et s'agissant de la liqueur : "D'un bel ambre aux reflets rouges, on savoure d'abord sa texture crémeuse et son ampleur en bouche. Une présence qui s'enrichit d'une belle ronde de parfums empyreumatiques et animaux. Le tabac blond se mêle aux notes de cendres, de bois brûlé, la laine humide à celle du cuir et du miel. Un thé fort et doux, racé et sensuel, ample puissamment présent de l'attaque à la longue finale, envahissant la gorge sans amertume ni astringence et laissant une réminiscence de moka. Un thé masculin ? Non, une main de fer dans un gant de velours". C'est avec ce "parfum qui se boit" que j'ai passé la matinée dans ce lieu qui me permet de vivre l'instant intensément, entourée de ces objets qui ont une âme, celle du thé... 
Ces Belles ont presque tout donné, elles vont maintenant sécher avant de parfumer mes rêves. 
Musique zen à présent qui m'emmène au Japon pour un moment de méditation 
et d'émotions, pas que gustatives... Cette
Mousse de Jade, cuvée spéciale d'un Matcha exceptionnel, prélevé avec ce schachaku unique déposé avec précaution dans le chawan, me font penser à mes généreux donateurs, avec qui je partage symboliquement le contenu mousseux du chawan. Ici aussi, je voyage au pays du chrysanthème et surtout dans celui de l'Amitié, le son harmonieux du shakuhachi ajoute à la nostalgie de ces émouvants souvenirs: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/05/wa-kei-sei-jaku.html. Il est l'heure d'aller préparer le dîner, mais je reviendrai , ici ou dehors, sait-on jamais... J'aurais aimé aller faire un tour au Rouge-Cloître pour rencontrer San Mao et Liping mais je ne veux pas abandonner mon pauvre mari, envahi par des microbes agressifs qui ont transformé son nez en fontaine et sa gorge en pelote d'épingles. Et comme musique, une toux qui fait penser à des aboiements... Pauvre Doudou, je compatis mais de loin, je déteste les virus!  
En remontant, un passage sur la terrasse, 
pas question d'y rester, malheureusement il n'y a que 17°. 
J'ai très envie de découvrir le premier cadeau des 2 sœurs reçu mercredi passé un
Wulu cha griffé L'Heure bleue: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2015/06/quand-le-jardinage-nest-pas-sans-danger.html.
Ce sera une découverte, je ne le connais pas mais ce qui en est dit sur le sachet me donne envie. Les feuilles, d'un beau camaïeu de verts sont bien roulées. 
J'accompagnerai la dégustation de cette musique très particulière, les instruments sont tous en bambou et les voix féminines donnent une belle harmonie à l'ensemble. 
Les feuilles torsadées sombres ont immédiatement commencé à se développer au contact de l'eau et la première infusion est jaune pâle. Par contre, la saveur est assez faible, je perçois seulement des notes de concombre légèrement salé.
Par contre dans la théière, ce sont des notes végétales qui titillent mes narines. 
Les deuxième 
et troisième passages donnent des notes plus complexes et très goûteuses. 
Dans la deuxième, se retrouvent les notes de concombres plus prononcées et les notes marines sont bien présentes qui donnent une liqueur très fraîches. Dans la troisième infusion, on retrouve les mêmes notes et en arrière-goût une saveur légèrement sucrée avec des notes de châtaigne me semble-t-il. 
Que va donner le quatrième passage? On se trouve maintenant dans les notes typiques du
Sencha avec une pointe d'astringence. 
Je risque une cinquième infusion,
c'est une de trop, si la couleur reste d'un jaune plus pâle, le goût est masqué par une forte astringence, désagréable. Je suis vraiment ravie d'avoir découvert ce nouveau thé pour moi, merci les filles! Il sera parfait quand l'été sera revenu...
Si le thème de la musique que j'ai écoutée pendant ces moments magiques est
Bamboo in the wind, dehors c'est bouleau et charme dans le vent sous un bleu ciel bleu-blanc. Après le souper, retour dans mon cocon pour le dernier thé de ce jour particulier. 
Cet écrin abrite un de mes trésors, un
Feng Huang Dancong de garde. Quand l'Insolent parisien est venu me rendre visite le 29 février 2012, j'avais passé une commande dont 2 fois 100g de ce thé, séduite par ce qu'il en avait écrit: "En provenance des Montagnes du Phénix, dans la province du Guangdong, ce thé remarquable vient de théiers sauvages très anciens et très particuliers auxquels on apporte le plus grand soin.
Son nom : "Dan Cong", qui signifie "Feuille unique" en est le témoin : chaque théier, ainsi que son terroir, est sélectionné, entretenu et préservé individuellement au fil du temps afin d’assurer que ses notes propres restent exceptionnelles.
Habituellement, on connait les Dan Cong pour leurs notes florales, mais ce cru ramené et sélectionné par l’Insolent Parisien est différent : Evoquant tous les petits plaisirs du quotidien par des notes de cacao, torréfiées, presque de café, ses arômes surprenants, sur une texture très souple, ainsi que la qualité de ses grandes feuilles vous laisseront sans voix et vous feront succomber à un pur moment de gourmandise". J'ai vidé le premier sachet dans cette boite collector, j'ai rangé l'autre dans mon armoire coffre-fort et je l'ai oublié jusqu'à la fin décembre 2014. J'avais un peu peur d'ouvrir le sachet mais quelle ne fut pas ma surprise en constatant que ce thé a très bien vieilli, du coup, c'est avec parcimonie que je l'infuse. Les feuilles sèches sont grandes, torsadées et dégagent de fabuleux parfums, entre compote de fruits cuits, brioche grillée et des notes boisées aussi. 
Pour accompagner ce nectar, je devais choisir un CD particulier, je l'ai acheté à des chanteurs de rue lors de mon voyage dans la Belle Île, 
et des ustensiles qui pourront magnifier ces Belles. 
Dans la tasse, les saveurs sont tout aussi complexes, beurrées, compotées et fleuries à la fois.
Dans la théière, les feuilles présentent un camaïeu de verts et de bruns rouges. Les parfums sont capiteux. 
Tandis que le thé infuse, de magnifiques souvenirs me reviennent comme ces séjours à
L'Institut du Thé et notamment ici où Nadia avait choisi ce fameux thé comme thé d'accueil: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/06/un-dernier-we-linstitut-du-avant-le.html.
Liqueur toujours aussi savoureuse, saveurs complexes d'où émergent maintenant des notes sucrées associées à du beurre chaud à la vanille et une pointe de cannelle. 
Les infusions se succèdent apportant à chaque fois d'autres saveurs. 
Et que dire de la longueur en bouche, tout simplement exceptionnelle !
Au fur et à mesure des passages, la liqueur s'éclaircit mais garde toujours des saveurs subtiles. J'ai une pensée particulière pour ma petite-fille Sarah qui présente demain son jury de fin d'études, elle va cartonner comme chaque fois. Mardi, ce sera au tour de ma Lili à terminer sa session qu'elle réussira brillamment. Courage mes chéries, et à dimanche prochain ! 
Les vénérables vieilles dames n'ont pas encore tout donné, je vais les laisser se reposer jusqu'à demain. Une merveilleuse journée se termine et un dernier souvenir me revient, nostalgie et émotion...
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/09/quel-voyage-quelles-emotions.html. Ce Feng Huang Dancong est vraiment exceptionnel, je voudrais donc souhaiter une très belle fête des pères à Guillaume, ce jeune Créateur de talent, le Papa de ThéÔdor. Merci pour tout ce que tu nous apportes à travers tes thés...

4 commentaires:

sugi a dit…

Bonsoir Francine
Haaa je suis contente que le thé a été à la hauteur ^_^
J'avoue j'avais un peu peur que tu ne l'aimes pas ^^

Pleins de bisous et bon thés
Sugi

Francine a dit…

@ Sugi: non, c'est un thé simple, très frais. En même temps, même si je n'avais pas vraiment aimé, j'aurais apprécié votre beau geste. Bonne fin de soirée, bon thé

Fab a dit…

L'eau à la bouche avec le thé de l'Insolent ...bisous ... c'est celui ci que j'aimerais boire lors d'une prochaine visite, même s'il fait chaud...

Francine a dit…

@ Fab: c'est lu et approuvé évidemment MAIS dans la limite des disponibilités comme on dit... Mais non, c'est de l'humour d'un vendredi soir très rempli. Bonne soirée, biz et bon thé