jeudi 10 décembre 2015

Du dégoût et de la colère à la sérénité et l'espoir

Dimanche soir, j’ai assisté, incrédule, aux débats qui ont suivi les résultats du premier tour des élections régionales françaises. Et j’ai eu peur. C’est un sentiment que je ne connais pourtant pas, même après les attentats, de la rage oui très forte vis-à-vis de ces monstres, de la rage aussi face aux inepties des 2 gouvernements impliqués : niveau 4 et des tanks à Bruxelles au cas où… paralysant ainsi une économie qui commençait à se porter mieux, fermant les écoles et les universités pour sans changer le niveau d’alerte, les ouvrir quand même 2 jours plus tard, ce n’est plus du surréalisme, c’est de la bêtise ! Je ne vais rien dire sur les réactions françaises et les mesures de sécurité, peut-être adaptées, mais un mot quand même sur les commentaires sur la "ville de Molenbèk" non ce n’est pas une ville mais une des 19 communes de l’agglomération bruxelloise, et la stigmatisation de cette commune, repère des djihadistes par des généralisations abusives à partir de quelques pommes pourries. Dans cette commune très populaire effectivement, il y a aussi des écoles primaires entre autres et des associations dont les enseignants et les animateurs font un remarquable travail et dont les résultats sont tangibles, mais de cela évidemment, on ne parle pas, cela ne fait pas vibrer les foules, ce n’est pas sensationnel au mauvais sens du terme. Oui, j’étais furieuse, et impuissante aussi. Mais dimanche j’ai eu peur, peur que ces 40% de suffrages soient plus qu’un coup de G… Et ce n’est pas le combat d’egos des débats qui m’ont rassurée. Et puis, un petit calcul m’a un brin rassurée : 100% - 40% = 60%... C'est mon coup de G... à moi. Et mon opinion, très minoritaire. Lundi je me suis enfuie de cette maison trop bruyante et malgré ma fatigue et le froid, j’ai fait une longue balade en forêt, un thermos de Pu Er pour me réchauffer et me vider la tête sans oublier l’énergie des arbres, en dormance cependant, pour me consoler. Un mardi très laborieux avec ma femme de ménage sans qui cette maison ne serait plus habitable tant la poussière s’incruste partout. Elle m’a même aidée à rendre mon salon bleu-thé comme un sou neuf, c’est la seule que je laisse m’aider à nettoyer mes objets du thé, ce qui l’enchante… Elle est enchantée, elle qui aime le thé et qui en boit tous les jours. C’est ce que nous avons fait ici aussi. 
Mercredi, j’ai retrouvé ma sérénité en admirant ce beau ciel bleu, 
et mes rituels : ce Jungpana, griffé TheÔdor, vendu chez Cha-Hû-Thé
et la voix exceptionnelle de la Callas pour couvrir le bruit émanant de la cuisine. 
Chaleur de l’infusion répondant à celle de la Callas, qui s’est tue brusquement au milieu du disque, pourquoi ? Mystère, je verrai cela plus tard, 
j’ai une roue de secours, cette revue consacrée au golf en papier glacé qui fleure si bon, cadeau de mon dentiste. Non, il ne m’a pas convertie au golf mais il a pensé qu’un article pourrait m’intéresser : Bouddha, grand voyageur, buvait du thé – Un thé à Darjeeling.  Et me voilà transportée à Darjeeling, dans ma tasse d’abord avec cette deuxième théière 
puis au fil de la lecture de cet article bien documenté si bien illustré. Après un repas au restaurant, retour dans mon cocon. 
C’est le temps du Pu Er, "polonais", cadeau de Magda. 
Elle m’a traduit le texte qui raconte l’origine de ce thé. 
Par contre, je n’ai pas besoin de son aide pour l’infuser… 
Il sera mon thé de lecture, je veux achever le tome III des aventures du célèbre juge, j’en sais un tout petit peu plus sur le thé qu’il savoure et surtout sur les ustensiles, j’en parlerai quand j’aurai terminé le tome IV. 
Ah oui, il n’y a pas de bleu que dans le ciel, 
il y en a aussi sur le sol de la cuisine… Cet après-midi, Marc achève ce travail et pendant 2 jours, il n’y aura plus aucun bruit dans cette cuisine, cela doit d’abord sécher ! 
Ce jeudi, c’est sous un ciel bleu pâle strié de rose que je m’apprête à passer la journée dans mon cocon qui a retrouvé son calme absolu. 
Mon choix se porte assez curieusement sur ce thé des nuages griffé Neo-T ; curieusement parce que pour moi, c’est typiquement un thé d’été, mais c’est ce qui s’est imposé à moi 
en choisissant cette musique  intitulée Lumière de Noël, dont j’ai tant besoin. 
J’ai passé toute la matinée dans ce climat de paix qui préfigure cette période que j’aime, temps de méditation. Je laisse mon mari aller au restaurant, j’en ai un peu assez et surtout j’ai envie de profiter de ce lieu qui m’a beaucoup manqué ces derniers temps. Après un frugal dîner donc, armée de ma seule taque électrique et du micro-ondes, me voilà à nouveau dans mon cocon. Je veux rester dans cet état de sérénité procuré parla matinée, en vivant intensément le moment… 
Au programme, thé : un O Bancha griffé ThéÔdor
Et lecture : Comme une feuille de thé à Shikoku – Sur les chemins sacrés du Japon. Après la musique sacrée de ce matin, j’ai sorti ce livre que j’ai acheté dès sa parution, je réservais pour mes longues soirées d’hiver qui me ferait voyager. Mais il relate les 1200 km à pied de l’auteure "sur les pas de Kûkai, le fondateur du bouddhisme Shingo sur le légendaire chemin sacré du Japon : le pèlerinage de Shikoku surnommé le Compostelle japonais". 
Tout en savourant ce thé à la saveur iodée et marine, je me plonge avec délice dans ce récit de voyage initiatique. Je savais que ce témoignage me plairait, mais à ce point ! Je n’ai levé les yeux de ces mots qui m’ont bouleversée que pour remplir ma théière. C’est mon mari, inquiet de n’entendre aucun bruit ni aucune musique, qui m’a sortie de cet état de béatitude, je n’ai même pas vu que le soir tombait... Par contre, il m’a fait remarquer qu’il fait froid dans mon cocon, et je confirme : malgré le chauffage mis à fond, il n’y a que 16°, normal il n’y a plus de radiateur dans la cuisine, et il n’y a pas que la chaleur qui monte. Dehors il y a seulement 4° ! 
Je vais donc arrêter ici et à grand regret la lecture de ce livre prenant, passionnant, émouvant, dont je reparlerai bientôt et descendre au salon après avoir admiré ces simples feuilles grâce auxquelles je n’ai pas senti le froid que je perçois à présent. 
La bougie du 10 décembre brûlera ici toute la soirée, elle ne réchauffera pas la pièce, mais j’espère qu’elle illuminera le monde en ce jour des droits de l’homme… de leurs devoirs aussi. Avec une pensée émue pour le prix Nobel de la paix, remis ce jour à 4 Tunisiens qui œuvrent avec tous les risques que cela comporte à la transition démocratique, eux ce sont des musulmans, des purs.

2 commentaires:

Cathy a dit…

Bonsoir Francine
Excellente idée d'alterner le carrelage avec un peu de bleu-thé ;)
Merci de partager denouveau tes lectures et tu peux déjà t'imaginer lequel m'apporteras le père noël ;) ?
Bise et bon thé

Francine a dit…

@ Cathy: ce bleu me donne un peu d'espoir, c'est vrai mais encore aujourd'hui, il y a eu des problèmes avec l'électricité, j'admire la patience de cet artisan passionné, ce qu'il avait prévu devait duré 1/2 heure, cela a pris 3heures! Je ne pose plus la question de savoir si elle sera terminée pour le 24...
Concernant ce livre, il y a des lustres que je n'avais pas été chamboulée à ce point, j'y consacrerai un billet. J'ai hâte d'avoir ton avis. Belle fin de soirée, bons thés, bisous.
Les Saveurs de Yamada est-il ouvert entre Noël et Nouvel-an?