samedi 28 mars 2015

Retour à mes essentiels


Après une longue semaine qui m'en a tenue éloignée, j'ai décidé que ce dernier week-end de mars j'y retournerais, et j'espère m'y tenir mais cela ne dépend pas que de moi... Je n'ai pas manqué de musique mais bien de lecture-thé. Et ces deux activités me sont indispensables pourtant.
A tel point qu'hier, profitant de timides rayons de soleil et d'un peu de temps libre, je n'ai pas résisté et me suis installée sur ma terrasse. J'ai tenu 1/4 d'heure... Même bien emmitouflée dans mes grandes ailes papillon, 13° quand on est immobile c'est beaucoup trop peu !


Et ce n'est pas aujourd'hui que je pourrai recommencer, le ciel est gris sale, il fait frisquet et il bruine. Mon cocon me tiendra chaud.
Ainsi que mes rituels, choisir un thé, ce sera celui du Jardin des Cœurs heureux,
de la lecture - et celle-ci est passionnante –
et un décor très British : mug et grande théière. D'habitude quand un livre m'accroche à ce point, je le quitte à la dernière page, dussai-je y passer mes nuits, mais celui-ci est une brique de près de mille pages et ces derniers jours je n'ai pas pu faire que cela malheureusement ! J'ai par contre et comme toujours pris beaucoup de notes mais je ne sais toujours pas si Agatha aimait le thé... Une de ses phrases a provoqué un fou rire et failli causer la mort d'une de mes tasses Wedgwood ! Elle m'a échappé des mains quand j'ai lu que Wedgwood avait aussi orné le bout des chaînes de ... chasse. C'est vrai que je me souviens qu'à mon époque aussi, ces choses étaient soit en porcelaine soit en bois. Je dis à mon époque parce qu'actuellement cela n'existe plus. Un souvenir me revient : le récipient contenant l'eau, accroché au mur très au-dessus de ma tête de petite fille, me faisait terrifiait, j'avais peur qu'il ne se décroche et me tombe sur la tête, j'osais à peine tirer la chasse d'ailleurs et bien souvent je ne le faisais pas, ce qui m'a valu bien des remontrances. D'autres m'ont rappelé les "sermons" très moralisateurs que j'ai bien connus également bien des années après elle pourtant. Mais la différence, est qu'elle était assez docile mais moi j'étais très rebelle et réfractaire à toutes ces formules aussi pompeuses que parfaitement incompréhensibles pour moi. A moins qu'elles ne le fussent trop... Je les rejetais en bloc ! Cela n'a pas beaucoup changé, les dogmes et moi... J'avais besoin de comprendre avant d'accepter, je posais donc mille questions qui toutes commençaient par "et pourquoi", elles lassaient très vite mes parents qui me rabrouaient avec une phrase péremptoire "la curiosité est un vilain défaut", je les soupçonne d'avoir adopté cette attitude parce qu'ils ne connaissaient pas les réponses. C'était pareil à l'école d'ailleurs. Ah comme j'aurais voulu apprendre comme Agatha, en prise directe sur le réel. Elle n'est quasiment jamais allée à l'école... Même si j'ai pourtant aimé l'école, très peu de cours me passionnaient vraiment, en primaires je bavardais beaucoup, on m'affublait d'un sobriquet sensé me gêner, "moulin à paroles" j'en retirais moi une grande fierté malgré les punitions écrites du genre à copier x fois : "je dois me taire dans les rangs", "je ne peux pas distraire ma compagne par mes bavardages", j'en passe et des meilleures. Et je ne vous dis pas le nombre de fois où j'ai dû recommencer parce qu'écrire à la plume ballon trempée dans un encrier ne rendait pas le travail impeccable. En secondaires, je suis devenue une vraie chahuteuse aux cours qui m'ennuyaient, j'ai même été renvoyée d'un institut très coté à l'époque pour "mauvais esprit et lecture de mauvais livres" (j'avais osé rentrer à l'école avec un livre non paraphé par la surveillante, et à l'époque c'était parait-il très grave, l'index existait encore !) Je n'étudiais que les cours qui me passionnaient parce que j'y prenais du plaisir, je cartonnait alors et sans effort, par contre ceux qui m'ennuyaient... Alors avec deux autres élèves comme moi, nous avions imaginé un "troc intellectuel" : en ce qui me concerne je faisais les devoirs de math contre ceux de thème et version pour ne citer qu'un exemple. Je reprends cette lecture-thé n'interrompant que pour remplir une deuxième théière de ce Tumsong dont je ne me lasse pas. D'autant que j'en ai été privée toute cette semaine, il n'était pas question que je le prépare ailleurs que dans mon cocon, pour l'apprécier vraiment, il fallait la quiétude de ce lieu. J'ai donc retrouvé avec émotion ces saveurs que j'aime liées aux souvenirs si heureux. Je vais devoir interrompre ces moments de paix absolue pour préparer le diner. Je ne suis pas inspirée, la cuisine me pèse mais je ne suis pas seule, il faut que je nourrisse mon mari ce qui n'est que normal... Après une courte balade digestive au jardin profitant d'une brève accalmie pour prendre l'air et me reposer les yeux,
je remonte dans mon cocon pour me préparer un Gyokuro dont les feuilles deviendront le persil de la salade de ce soir. Un peu de méditation avant de reprndre ma lecture-thé avec du Genmaïcha.
Je suis interrompue par le cri strident du faisan qui fait la cour à sa belle, il y a aussi le soleil qui timidement fait son apparition colorant le ciel de bleu et blanc. J'observe un temps ces volatiles, il y aura bientôt des petits, je l'espère du moins. Les autres oiseaux, sans doute surpris par ce temps d'hiver, ne s'étaient que très peu manifestés depuis ce matin mais le soleil les inspire, ils mêlent leurs chants harmonieux aux cris du faisan.
Il est temps de choisir un autre thé, ce sera L'école de Shanghai, qui me rappelle un voyage éclair mais très riche à Paris : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/tout-dabord-mon-premier-mercia-mon-amie.html.
Mes yeux commencent à picoter, je dois faire attention et je savoure mon breuvage sans lire pour l'instant. En regardant les calcéolaires, je revois ces mêmes plantes curieuses chez ma chère Grand-Mère, elles m'intriguaient, les fleurs me faisaient penser à de petits coussins, j'imaginais qu'à l'intérieur se cachaient des insectes qui me piqueraient si je faisais mine de les ouvrir, même si cela me faisait peur, j'avais une envie folle de vérifier, ma Grand-Mère me disait alors : "on regarde avec les yeux, pas avec les mains", combien de fois a-t-elle dû me répéter cette phrase, toujours avec patience, un beau sourire et une grande gentillesse, ce qui m'encourageait à lui obéir. La théière est vide à présent, je vais continuer la lecture mais sans thé, je n'ai plus soif, eh oui c'est possible. Je commence à voir flou, je vais donc refremer le livre jusqu'à demain. Non sans avoir cherché la signification d'une expression employée déjà par deux fois par Agatha, je ne la connaissais pas du tout,  : "Jeter sa gourme : commettre ses premières folies, ses premières extravagances". j'ai eu un fou rire quand j'ai compris l'acception particulière de l'époque, bel euphémisme, je vous laisse deviner à quoi elle faisait allusion ! Je termine ici cette superbe journée consacrée quasi entièrement à mes passions, j'espère qu'il en sera de même demain !

samedi 21 mars 2015

Le lendemain de la veille, intenses rétrolfactions...


Comment traduire en mots tout ce que nous avons vécu hier soir sans trahir ce qui s'est passé ?  D'autant que la plupart des photos sont floues et les autres très médiocres... L'émotion plus que probablement. Ce qui n'est pas immortalisé sur "papier" l'est dans notre cœur. Mais qui étaient donc ces invitées spéciales ?
Anne-Marie et Sabine ! Ici, très occupées à choisir une galette avec laquelle nous passerons la soirée. Ce sera le Da Xue Shan Sheng, une de mes premières galettes qui vieillit très bien, je suis curieuse d'avoir l'avis de ces 2 passionnées, très connaisseuses.
Ils ne tardent pas, les sens en éveil,
les commentaires fusent. Je suis moi-même impressionnée par l'évolution de ces Feuilles, cela faisait un certain temps que je n'y avais plus goûté. Passage après passages, elles se révèlent à la fois puissantes, fruitées, riches.
A l'image de nos échanges. Sabine nous montre les superbes photos de son dernier et très récent voyage sur la Belle Île, et en particulier chez Aaron Fisher... Si Anne-Marie le connaît, moi pas et je suis éblouie par ce que mes yeux découvrent, entre autres les magnifiques objets du thé, MERCI Sabine !
Cela nous amène à parler des ustensiles utilisés ce soir pour magnifier les Feuilles, de Thés de Chine et de Vivien, notre chouchou à toutes les trois ! Cette "familiarité" est simplement la traduction de l'immense respect que nous avons pour lui.
Anne-Marie a traduit l'étiquette de cette galette impressionnante, nous en sommes à plus de 15 passages et toujours autant d'émotions gustatives !
Nous partageons les dernières tasses quasi en silence, comme une méditation, savourant le bonheur de nous revoir, de vivre intensément l'instant.
Il est bientôt temps de nous quitter après un autre rituel...
Je remplis une dernière fois la théière, les Belles y resteront toute la nuit, je suis curieuse de découvrir ce qu'elles m'offriront encore ce dimanche.
Et ce matin, j'ai hâte de goûter le contenu de la tasse, la couleur de l'infusion est plus orangée, la saveur très atténuée. Je veux absolument découvrir les écrits de ce grand Monsieur, cela me prendra du temps mais ce que m'en ont dit mes 2 complices me donne vraiment envie...
Avant de quitter ce cocon imprégné encore de tout ce que nous avons partagé hier, j'admire une dernière fois ces magnifiques vieilles dames. Une fois séchées, elles entameront leur nouvelle vie. MERCI les filles, votre esprit règne encore dans ce lieu où nous avons passé ces merveilleux moments hors du temps, j'en redemande et j'attends de vos nouvelles ! La matinée ne s'est pas déroulée comme je le souhaitais, c'est vraiment difficile d'aider quelqu'un qui ne croit plus en rien ni en personne, je me sens un peu impuissante mais je veux croire qu'elle trouvera en elle les ressources nécessaires pour se sortir de sa dépression profonde que sa famille considère comme un manque de volonté...
Après cette matinée très grise et froide au propre comme au figuré, un peu de bleu émerge dans le ciel tourmenté. Il fait trop froid pour jardiner malgré mon besoin de me vider la tête, je passerai donc l'après-midi dans mon cocon.
Au programme, cette brique signée Agatha Christie, je vais enfin savoir s'il est vrai que, comme son illustre héros, elle n'aimait le thé comme je l'ai lu dans Crèmes et châtiments qui me rappelle une mémorable rencontre ici en ... 2009, déjà:http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2009/05/encore-une-journee-flamboyante.html. Il faudrait que je songe à les réunir ensemble mais pour le moment cela me semble un peu difficile, je ne perds cependant pas cela de vue... Ambiance anglaise pour cette lecture qui, j'en suis certaine me ravira ! J'y ai passé tout l'après-midi en sirotant ce Temi infusé dans une grande théière de lecture so British. Je suis loin d'avoir terminé et après avoir posté ce billet je vais y passer la soirée, c'est aussi passionnant que les romans policier de la grande Agatha.

vendredi 20 mars 2015

Un premier jour de printemps flamboyant, même sans éclipse


J'ai un dîner pour 4 à préparer, ce sera simple, végétarien et sans thé pour une fois, c'est donc de la cuisine que je scrute le ciel.
Et le moins que je puisse dire c'est qu'il n'a pas revêtu ses plus beaux atours... Je veux préparer le dessert avant de boire ma première potion magique, il doit reposer 3 heures.
Le premier thé sera le
Daehsen Nokcha griffé ThéÔdor.
Infusé dans un verre comme au pays du Matin calme pour voir danser les jolie coréennes.
En savourant ce doux breuvage, j'imagine les cueilleuses là-bas, elles doivent être en pleine activité pour nous offrir les petites nouvelles. L'heure fatidique de l'éclipse tant attendue est passée mais le ciel trop couvert m'a privée de ce spectacle.
Mais merci chère Laurence, je te chipe cette "éclipse scolaire", j'imagine la joie de tes élèves, eux au moins n'ont pas été déçus.
Eh oui, on ne pense pas toujours à tout...
J'espérais pouvoir dresser la table sur la terrasse, tout est prêt sauf la douceur de l'air...
Nous mangerons donc à l'intérieur, ma Mimi repart dimanche pour les USA, snif, snif pour moi mais merveilleuse suite d'aventure pour elle. Et comme elle me l'a dit, Skype compensera le manque et ce sera plus facile qu'en Asie... Pour commencer, un velouté aux champignons, oignons et ail des ours, un peu trop fort pour Doudou mais que les autres ont adoré.
Comme plat de résistance, des tagliatelles de kamut, sauce tomates/petits légumes et haché végétarien. Et cette fois, Xavier s'est resservi, ouf.
Comme dessert, une panna cotta au lait d'amandes, coulis fraises/framboise maison, et dans les verres, un
Matcha au lait de soja. Bonheur de nous retrouver malgré l'imminence du départ. Mais le temps passe très vite, le 16 juin sera très vite là, profite de chaque instant ma Mimi chérie, mais je crois que je ne dois pas te le dire ! La journée n'est pas terminée, en attendant ce soir, retour dans mon cocon.
Avec un
Gyokuro griffé Jugetsudo.
Premier passage, thé de méditation d'abord.
Mais il sera aussi thé de lecture. Cela fait un certain temps que j'ai ce livre, mais déjà à l'époque, j'ai eu du mal à accrocher: http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/premier-jour-de-lhiver-et-dune-nouvelle.html. Depuis, je l'ai pris plusieurs fois en mains mais je ne l'ai toujours pas lu en entier.
Et ce ne sera pas encore pour aujourd'hui, il est trop gros et j'attends des invitées ce soir... mais j'y arriverai un jour.
Je ne l'aurais pas encore sorti de la bibliothèque si ma jeune sœur Vinciane ne m'avait pas envoyé un courriel me demandant si je le connaissais !
J'ai infusé 4 fois les feuilles, elles vont servir de "persil" dans la salade de ce soir. Il est d'ailleurs temps d'aller préparer le souper, mes deux invitées de ce soir vont bientôt arriver, j'ai hâte. Aujourd'hui, c'est aussi l'anniversaire d'Emma et Axel, mes Twins chéris, nous fêterons cela très vite comme promis.
Quelques heures plus tard, voici ce qui reste de cette soirée hors du temps, je suis trop émue pour en parler ce soir, ce sera pour demain...
Je termine ce premier billet du premier jour de ma saison préférée par cette belle légende, MERCI chère Mich. de l'avoir partagée, et à très vite j'espère.

jeudi 19 mars 2015

C'est le dernier jour !

Ce jeudi, je me suis réveillée avec une envie de... Pu Er 




! Assez normal, c'est encore l'hiver, mais plus pour longtemps.
Sans doute pour fêter le dernier jour de l'hiver et ce ciel gris sale sans aucune nuance.
ce coffret recèle un vieux
 
 
 
 

Pu Er sheng de 2008 de Terre de Chine,
il fera l'affaire.
Avec un accompagnement idéal, cadeau de ma chère Ling-Ling à qui j'ai parlé longuement hier, vive Skype !
J'ai fait une expérience gustative intéressante, comme j'ai des névralgies diffuses dans les dents, pas question de le boire très chaud, j'ai donc dû attendre qu'il tiédisse. Deux saveurs dominent nettement, la première caractéristique des vieux Pu Er est le camphre, saveur très présente dans la première théière. Dès la seconde par contre, des notes mentholées sont apparues, je ne me souviens pas les avoir détectées dans le breuvage plus chaud.
La musique s'est arrêtée, place à la lecture, un des derniers livres de l'autre grand Jacques, Monsieur Dictionnaire, Monsieur chocolat entre autres ! Je l'ai acheté dès sa parution mais ne l'avis pas encore ouvert : si j'aime beaucoup Tournai, la francisque par contre m'évoque Pétain et Vichy, je vais donc découvrir le lien entre cette arme et la superbe ville aux 5 clochers. Ce livre se lit très facilement mais honnêtement j'ai eu du mal à l'apprécier vraiment, je l'ai trouvé bien en-deçà de ce que Jacques Mercier a publié. Je suis pourtant une fan absolue, j'aime son érudition, sa grande culture, son style, ses coups de cœur et ses coups de g..., son sens de l'humour et ses fous rires télévisuels homériques. Il m'a cependant permis de ne pas penser à ce qui m'attend.
Après ces 5 petites théières, le
Pu Er est devenu assez astringent, les feuilles ont tout donné dans l'eau, elles vont maintenant entamer leur nouvelle vie. Et moi aller chez la dentiste... Pas de plaque, pas de carie, mais des gencives enflammées, dont la cause est le stress ! C'est vrai que j'ai eu ma dose ces dernières semaines. Antibiotiques pour soigner le symptôme. Mais il faudrait aussi veiller à supprimer la cause, facile à dire...
Ce soir, j'ai besoin de soleil. Il est contenu dans cet écrin bleu-soleil, ce sont les
fleurs de camomille.
Bruch pour les accompagner. Plaisir des sens.
Le voilà le soleil là dans ma tasse, il réchauffe mon corps. Plus un coup de téléphone qui a fait tant de bien à mon âme. Et une pensée pour ma chère Fabienne, actuellement de l'autre côté de l'océan... Associée à jamais aux petits scarabées noirs (= message codé...) Ce dernier jour de l'hiver s'achève en beauté.
La musique a fait place au silence et à la lumière de la bougie, mes pensées vont vers la Tunisie, un autre pays cher à mon coeur. Si j'étais seule je partirais demain parce qu'il ne faut pas céder aux monstres qui veulent la détruire, éradiquer la civilisation et ses symboles. Il faut soutenir ce peuple courageux et fier, j'aimerais revoir ce merveilleux Musée, je connaissais l'ancien et les images qui me viennent en y pensant sont ces somptueuses mosaïques, c'est ce qui m'avait le plus touchée à l'époque, je dois avoir dans le grenier le catalogue de l'époque. J'avais comme guide privé mon ami Mahfoud, passionné d'histoire, je l'ai malheureusement perdu de vue, je ne sais ce qu'il est devenu. De 12 ans mon aîné, peut-être a-t-il rejoint les étoiles... Demain, c'est le premier jour du printemps, il commencera en beauté, mais ça, c'est une autre histoire !